mercredi 11 novembre 2009

La clé des choses, de notre accès au monde, est notre réconciliation avec nous même. Sans cela nous nous appartenons pas, ballotés au gré de nos incertitudes, de nos errances, de nos recherches sans fin, de nos aveuglements, rêvant de nous arrêter un jour de répit, de compréhension muette des évidences, de contemplation certaine de ce qui est.



Ce nouveau souffle aurait le même rythme que ce qui nous entoure et nous attendait, patiemment, aussi longtemps qu’une vie qui nous échappe, retrouvée au détour d’une respiration différente, celle qui unit en un seul goût nos attentes révolues.

vendredi 6 novembre 2009

Nous avons tous en nous ces jours que l’on ne vit pas, ce poids d’un quelque chose qui nous échappe. Nous prenons courageusement à bras le corps ces journées vides, désorientés par la recherche d’un sens qui nous fuit sans cesse. Quand ce poids sous-jacent s’allège, nous nous croyons joyeux et libérés au fond de nos médiocrités.

Les désespérés nous font du bien malgré nous, parce qu’ils nous rappellent ce qu’ils ne voient plus.

dimanche 25 octobre 2009

Noyé dans la foule urbaine, au sein de ces bancs de poissons que nous formons et que nous sommes devenus, qui s’entrelacent dans des courants organisés, je peux faire l’expérience magnifique.

Aucune de ces innombrables personnes ne vaut moins que moi, d’une beauté unique et renversante, elles sont révélatrices de ce que nous ne voyons plus dans l’uniformité de nos regards, de cette richesse intense que nous charrions et qui nous échappe.

Ainsi nous allons, aveugles au pays des poissons aveugles, nos regards tournés et englués sur eux-mêmes, sans voir ce feu d’artifice de la beauté humaine quand pas une, oui, pas une de ces personnes ne vaut moins que soi.

dimanche 18 octobre 2009

Tous ces esprits qui se croisent sans jamais se rencontrer, qui s’évitent au premier contact, avec la peur au ventre de s’y arrêter, de s’ouvrir à l’autre, alors on fuit à toute vitesse, le temps d’un regard qui cille, de ne pas vouloir s’en apercevoir, d’occulter une ouverture qui est déjà là.


Nous sommes ces carapaces qui s’entrechoquent pour se donner l’illusion d’une rencontre.

Nous nous étreignons pour sentir cette ouverture si proche et si lointaine.

Je t’aime, une invention du langage pour dire que nous savons.

samedi 26 septembre 2009

Cette chaleur née de ce sentiment d'être, de ce pouvoir d'aimer, de cette capacité à comprendre l'autre, de ce désir que l'on attise, de ce regard porté sur l'indicible partagé, cette chaleur d'où nait l'amour, qui me fait homme de passage, tu la connais bien, toi que je rencontre à chaque instant de solitude.
Le sentiment de solitude nous inspire. Il nous donne le silence où nous entendons notre propre voix, dans le chaos des pensées, dans nos vies en survie, dans le chant du monde qui s'inscrit au bord du lit, quand on se lève dans le cri muet des hommes, au bord de l'étonnement d'être.

dimanche 13 septembre 2009

Il nous faut travailler sur soi jusqu'à notre dernier souffle.

Nous avons hérités de nos parents, grands-parents, arrières grands-parents et plus loin encore, des comportements névrotiques, des souffrances ancrées, des cris ignorés, des souvenirs savamment oubliés, des rancœurs tenaces aux objets perdus, des blessures ouvertes et pourtant méconnues, des rires qui disent nos peines.

Il nous faut élaguer, il nous faut avancer dans la jungle de nos obstacles inconnus, il nous faut construire, il nous faut comprendre, il nous faut rêver, non pas à un ailleurs, mais à un ici et maintenant, où nous poser, pour commencer, vivre, et mourir.
Notre joie naitra dans tout cela, une percée annoncera le ciel, une chevelure qui se dénoue, ou la rencontre de notre humaine condition, dans nos regards qui se croisent.

mardi 8 septembre 2009

Comment ne pas utiliser sa solitude, cette corde sensible qui fait de nous le chant de l'espèce humaine, cri des hommes entre la naissance de la conscience et la fin des horizons, quand seul l'homme est capable de raconter sa vie.
C'est bien parce que l'on est le plus souvent incapable de vivre le moment présent que l'on n'utilise pas tout son potentiel.
L'acte de création nous le montre, puisque créer c'est réunir toutes les possibilités dans l'instant, les siennes et celles du monde.

samedi 5 septembre 2009

Retour après un séjour de méditation...
Dix jours de silence, de pratique intensive, de non-communication, dix jours où l'on n'est plus dans sa survie: manger plus qu'il n'en faut, s'adapter à l'autre, à soi, à sa vie...
Dix jours où l'on peut se dire oui, c'est possible d'avoir tout ce temps retrouvé, pour faire ce travail sur soi, ce dur labeur, le plus vrai qui soit, celui de la libération de ses entraves et de ses maux.
Peut être est-ce cela faire le point, non pas réfléchir mais s'installer, authentique et lucide, dans le moment présent, au delà du mensonge et de l'illusion, des besoins et des désirs, des faux semblants et des leurres, de tout sauf de soi et de l'essentiel: comment aimer, comment apprécier sa vie et celle des autres, tout ce qui arrive, toutes ces graines dans la main tendue au moineau, surtout ne pas bouger, comme le méditant, et attendre le moment magique, quand tout est simple et beau.

mardi 18 août 2009

Entre la richesse du monde et la mienne, il n'existe pas de différences. Rares sont ces moments où l'on s'en aperçoit, où ce qui nous sépare du monde ne tient plus à rien, où la différence entre toi et moi n'existe plus, où nous ne formons plus qu'un même esprit, qui nous dépasse et nous appartient, qui nous infante et que nous recréons, à chaque pas maladroit, à chaque étreinte, à chaque tentative d'être un peu soi même.

Nous nous connectons à cette richesse quand nous écrivons, sur des murs ou des papiers, sur des écrans ou des lettres d'amour, avec nos corps qui tombent et se dénudent, avec nos caresses et nos mots muets, avec ce que l'on peut pour étreindre la vie qui est ainsi faite, et j'aurais toute ma vie pour la vivre.

dimanche 16 août 2009

Quand j'abandonne je découvre, quand je m'arrête je regarde, la source de l'action est là, dans la compréhension muette de ce qu'il y a à faire, dans le silence d'avant l'explosion, quand les oiseaux se taisent et comprennent avant tout le monde que le chaos est là, source de recommencement.
Entre le sens de ce que je suis, et le sens de ce que je fais, il existe un pont que je ne retrouve que rarement, par intermittence, avec toute ma vie pour le rater, et toute ma vie pour le redécouvrir, à chaque instant de lucidité.
Je décide de nouveau de reprendre l'écriture après tant d'années d'interruption. Mais c'est peut être cela l'enjeu, retrouver la même voix au delà des changements de vie et de pensées - et quand voix et voie se confondent en un seul mot, ils deviennent journal d'une vie que je découvre et envie:je voudrais tant vivre ainsi.

Paroles et chant: Walid STEFANESCO Musique:Virgine PEYRAL Enregistré SACEM